Le net.art, inventé par Pitz Schultz en 1995, synonyme d’ « art en ligne » ou d’ « art en réseau », est un art émergeant consistant à développer une activité artistique via internet. De nombreux artistes, tel Heath Bunting ou Vuk Cosic, ont ainsi rendu le terme net.art populaire, permettant à de nombreux artistes d’y associer leurs pratiques numériques.
Grégoire Zabé, par exemple, concepteur de nombreux projets numériques, fait parti de ces artistes créant des œuvres de net.art. Une de ses œuvres, SHAREDSCAPES, en est un parfait exemple. Il s’agit d’un espace expérimental où sont recueillis des messages informationnels (publications de textes, d’images et de sons), permettant au spectateur de se créer sa propre définition du paysage. Le but est de créer un « paysage d’information ». Pour cela, plusieurs humains virtuellement connectés s’échangent des informations. Ainsi, la surface du paysage en 3D est déformée. Cette déformation est due aux caractéristiques des messages informationnels postés (date, poids, contenu, …). Le but de ce projet est donc de créer un rapport ambigu entre paysage et information. En effet, l’information module le paysage, et à l’inverse, le paysage est comme le miroir de l’information. Ici encore, comme dans beaucoup d’œuvres de net.art, le spectateur est acteur de l’œuvre, et devient spectaCteur.
SHARDESCAPES est un parfait exemple d’art numérique. Comme nous l’avons déjà évoqué au sujet du « zoo virtuel », un grand nombre d’œuvres de net.art se situe dans une perspective contributive. En effet, dans ces oeuvres, le statut de l’artiste se voit confronté à une société à la fois de globalisation des échanges et d’information. Ainsi, le public devenant spectaCteur, l’œuvre ne cesse d’évoluer en fonction de leurs interactions.
Morgane Batellier